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Juin 2013 - Connaissez-vous le goyavier du Brésil ?

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  • Le Ven 28 juin 2013

Juin 2013 - Feijoa sellowiana, le goyavier du brésil.

C’est officiel, il s’agit du printemps le plus pourri de ces vingt dernières années :

Remarquable par la fraicheur, par les précipitations, et par le manque d’ensoleillement. Alors que les cactus gorgés d’eau éclatent comme des melons dans notre jardin plusieurs fois inondé, j’ai décidé de vous parler d’une plante qui semble avoir apprécié ce début de saison pour le moins arrosé, et qui pourtant ne bronchera pas à accuser une petite sécheresse estivale. Feijoa sellowiana (vue ensemble)

Je vous présente mesdames et messieurs le feijoa sellowiana (synonyme Acca sellowiana). C’est un petit arbuste fruitier de la famille des myrtacées, comme les callistemon ou les eucalyptus. Originaire d’Amérique du sud (principalement Brésil, Uruguay, et Paraguay) et pourtant pas si frileux puisqu’il tolèrera sans incidence des -10/-12°. A Exotica Tolosa les températures sont descendues bien en dessous de cette limite en février 2012, et notre goyavier a survécu au prix d’une défoliation presque totale, mais sans qu’aucune branche n’ait gelé toutefois ! Un bon candidat pour les jardiniers gourmands en zone 8 donc… 

Le feuillage vert olive sur le dessus, blanchâtre sur le revers est duveteux au stade juvénile.

L’écorce grisâtre desquame sur les troncs et branches âgées pour  laisser apparaitre un bois cannelle plus ou moins rougeâtre qui peut être de toute beauté.

feijoa-sellowiana-detail fleurLa floraison intervient en juin dans notre région. Ornementales sans être vraiment spectaculaires de loin, les fleurs sont à couper le souffle lorsque l’on s’approche (voir photo).  Pétales blanc nacré dessous devenant rougeoyant dessus d’où jaillissent des étamines rouge vif dorées sur la pointe. Saviez-vous que les pétales étaient comestibles ? Eh bien oui on peut en parsemer les salades de début d’été pour leur apporter une touche exotique (saveur acidulée fruitée).

Les fruits qui succèdent (riches en vitamines B et C) sont ovoïdes à ronds selon les variétés. Nous les récoltons en octobre /novembre dans le sud de la France. J’ai rencontré beaucoup de jardiniers ‘de la ville’ qui ne les récoltent pas, pourquoi ?

De la taille d’un petit kiwi, on les déguste frais comme ce dernier. La pulpe à l’intérieur est fruitée et granuleuse, acide avant maturité, puis sucrée au goût surprenant entre la fraise et l’ananas. Comme le kiwi le dépassement de maturité donne un arrière-goût désagréable (synthétique, médicamenteux). Attention rien n’indique visuellement quand récolter. Il faut, lorsqu’ils ont déjà une bonne taille tâter les fruits et se faire une idée à la fermeté de la chair. Ils sont bon aussi lorsque l’arbuste s’en déleste, et qu’ils tombent au sol. Les ramasser immédiatement et les stocker dans le bac à légumes du réfrigérateur pour les conserver quelques jours ou à température ambiante s’ils sont tombés avant complète maturité (coup de vent, coup de froid,…).

 La plupart des plants sur le marché sont maintenant auto-fertiles, bien que les variétés plus anciennes ne soient pas complètement autostériles. En tout cas, pour toutes les variétés la fructification est grandement accrue par pollinisation croisée (plantez plusieurs pieds dans votre jardin).

Les variétés les plus fréquentes sont ‘triumph’, ‘unique’, (autostériles), ‘coolidge’, ‘mammoth’, (auto fertiles). Un cultivar à feuillage panaché existerait, je ne l’ai jamais vu en culture. Idem pour un cultivar qui bénéficierai d’une rusticité supérieure (pour la zone 7), nommé ‘ NCSU hardy’.Feijoa sellowiana (feuillage)

Multiplication végétative pour ces cultivars (Préférez le marcottage au bouturage quasi voué à l’échec), et par semis (facile) si l’on ne recherche pas de qualités fruitières particulières. 

Si l’on cherche la fructification, on notera que le feijoa fructifie sur les rameaux de l’année, et on aura donc tout intérêt à tailler les branches qui ne portent pas de fruits au début de l’été, les autres immédiatement après la récolte pour que de nouvelles ramifications se forment avant l’hiver. 

Cet arbuste réputé de croissance lente pourra parait-il atteindre 5 à 6 mètres de haut, mais plus souvent 3 à 4 mètres dans de bonnes conditions de culture. Il me semble que ce qui lui convient c’est le plein soleil, dans une zone à l’écart des vents froids dominants en hiver (c’est ce qui le défolie plus que le niveau de froid), en tout sol  suffisamment riche et drainant.

Bonne culture. 

Mai 2013 - La Côte d'Azur fait son festival.

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  • Le Mar 21 mai 2013

La côte d’Azur fait son festivalparc-phoenix

Cannes et Paris au printemps, même combat ? Combien de montées des marches sous la pluie contre combien de sets à Roland Garros interrompus par les averses ? En fait, et contre les idées reçues, les statistiques tombent comme un couperet : il pleut plus en un an à Cannes qu’à Paris !

Envers et contre toutes les probabilités, nous avons joué une partie de poker cette semaine du 1er mai, en prenant la direction du sud-est ! Départ Toulouse 7°, passage par Narbonne même température, pas plus de 9° vers Montpellier, une douzaine de degrés vers Marseille sous les averses… Le doute s’installe dans l’habitacle de la voiture.

Cannes la croisetteFinalement nous posons valises et sécateurs à Fréjus avec un petit 17° sous un ciel menaçant. Le reste de la semaine sera pourtant, malgré toutes les spéculations des ‘prévisionnistes’, relativement agréable.

A Cannes commence LA côte d’Azur ! Je veux dire que c’est la limite géographique (mais non officielle) historique de la Riviera Française. Cette côte mythique qui replonge le visiteur dans un glorieux passé où il était de bon ton pour la bourgeoisie de toute l’Europe de voir, et surtout d’être vu. C’est la seconde moitié du 19ème siècle qui vit l’apogée de cet engouement, en témoigne les hôtels particuliers et palais qui jalonnent le bord de mer, et où l’on peut voir furtivement à la faveur de l’ouverture d’une grille ou par-dessus un mur des jubaea ou des brahea centenaires, spectateurs vivants de ce prestige fané.

Reste donc aujourd’hui quelques lieux incontournables, à commencer par le Jardin exotique de Monaco,  son petit frère d’èze, la villa Ephrussi, la villa Thuret…

De Fréjus à Cannes la route côtière perd son accent provençal dans le massif de l’Esterel. Ses terres rouges sont un avant-goût d’Arizona ou d’Australie, où les mimosas se sont naturalisés dans ces décors de carte postale.

La traversée de Cannes par la croisette se fait en cabriolet ou ne se fait pas. C’est le meilleur moyen pour lever la tête et admirer les stipes tendus des nombreux palmiers plantés sur la baie. Washingtonia (robusta et filifera) et phoenix en grande majorité, mais aussi des butias, braheas, sabals, que l’on croise plus ou moins fréquemment dans la zone de l’olivier. Plus surprenant, des howeas, des syagrus, des raveneas, ou bien encore des archontophoenix, contribuent à la touche exotique, en tout cas pour le simple jardinier de zone USDA 8 de passage !   Signe que l’on est bel et bien dans l’une (pour ne pas dire la) des zones climatiques les plus favorisées de l’hexagone. Ici certaines plantes dites d’appartement se retrouvent même au jardin (Ficus elastica par exemple).

Nice est moins huppée, plus authentique et plus populaire diront certains. Abandonnée en tout cas par les Anglais qui ont pourtant contribué à forger sa légende, et ont donné leur nom à la fameuse promenade. Promenade au bout de laquelle se trouve une colline (dite colline du château, mais ce dernier n’existe plus) bien sympathique à gravir et qui offre au visiteur motivé une vue à couper le souffle sur la ville, le port, et la baie des Anges.

La ville est aujourd’hui fréquentée par les russes. Ces nouveaux riches reconnaissables, même sans les entendre à leurs tenues vestimentaires à la mode (d’un autre temps) et la pâleur de leur épiderme. Si leur intérêt pour la botanique venait un jour (qui sait ?) à égaler leur appétit pour les fêtes nocturnes arrosées, la côte d’Azur retrouverait alors immédiatement son rang historique de temple de l’acclimatation.

Il faut s’y résoudre, question de culture et question d’époque, la côte d’Azur n’est plus que l’ombre d’elle-même.parc-phoenix-3-320x240.jpg

parc-phoenix-5-320x233.jpgJ’aimerai toutefois mentionner ce parc public qui se trouve face à l’aéroport, le parc Phoenix. Ecrin de verdure couvrant tout de même 7 hectares, accessible pour le prix d’un simple café : 2€. Le parc se compose de plusieurs jardins à thèmes, agrémenté de nombreuses pièces d’eau, parfaitement entretenu, comportant des aires de jeux pour les enfants, de pique-nique, des zones animalières, et planté de quelques 2500 espèces végétales. Bref un moyen malin pour faire une sortie ‘botanique’ l’air de rien… et qui reste ludique pour toute la famille. La grande serre tropicale qui est l’une des plus grandes d’Europe vaut à elle seule le détour. A condition de s’y rendre juste à l’ouverture, à la fermeture ou pendant les  heures de repas. Sinon la luxuriante nature devient une kermesse de fête foraine. Et oui, un couvercle de verre de 25m de haut ça résonne quand il y a du monde dessous..

J’aurais voulu passer par le jardin zoologique tropical de notre ami Jean-Michel à Lalonde (83) mais malheureusement le temps imparti était écoulé, partie remise.

Bon allez, j’arrête mon cinéma et vous donne rendez-vous en juin pour un nouveau buzz…

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