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Décembre 2012 - La lanterne du Chili : Abutilon x kentish belle

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  • Le Mar 25 déc 2012

LANTERNE DU CHILI ? L’ABUTILON X ‘KENTISH BELLE’.

Essayons d’éclairer notre lanterne : Cette plante appartient au genre Abutilon (regroupant environ 150 espèces tout de même !), genre appartenant lui-même à la grande famille des malvacées (Tout comme la rose trémière, ou l’hibiscus,…). Ne cherchez pas son origine Chilienne, Chinoise ou d’ailleurs, elle n’est que le fruit d’une manipulation horticole.   abutilon-x-kentish-belle-detail-640x416.jpg

C’est en effet le fruit d’une hybridation de deux abutilons : abutilon megapotamicum, dont il a hérité de la forme particulière de la fleur (bicolore) et de la relative résistance au froid, et abutilon ‘golden fleece’ dont il a hérité d’une large corolle. Présentations faites, il s’agit, et c’est surtout ce qui nous intéresse, d’une plante vivace semi-ligneuse, c’est-à-dire à feuillage et tiges tendres mais qui finissent par se durcir (se lignifier) avec le temps pour former un tronc et des branches recouvertes ‘d’écorce’.  Ce genre de plantes qui aime flirter avec les catégories : Tantôt classée parmi les grimpantes, tantôt parmi les vivaces persistantes d’orangerie, ou bien encore parmi les arbustives semi-ligneuses de climat doux, catégorie qui lui correspond selon moi le mieux.

abutilon-x-kentish-belle-ensemble-360x480.jpgOn le dit rustique en zone 8, je confirme. Sachez cependant qu’il apprécie les emplacements abrités (surtout du vent), contre un mur, dans une cour intérieure, un patio par exemple. Il adopte un port souple et arqué qui désarçonne le jardinier au début, et nécessite, à mon avis, de petites tailles ( pincer régulièrement pour forcer la ramification) et/ou un petit tuteurage pour obtenir un charmant petit arbuste un peu moins rachitique. Dans les zones un peu limite on pourra tenter de planter cet abutilon contre un mur au sud et de le palisser sur ce support, en le protégeant par voile d’hivernage pendant les périodes les plus rudes de l’hiver.

 Son feuillage enfin est semi-persistant. Les feuilles tendres ont une forme de feuilles d’érable en miniature. Evitez absolument les engrais azotés ou en tout cas trop azotés, qui a pour effet de renforcer l’aspect dégingandé et fragile, par des pousses excessives de grandes longueurs qui ne portent peu ou pas de fleurs. Par ailleurs l’apport de sève en excès rend la plante sensible à tous les parasites et agents pathogènes.

Enfin si vous l’aimez il vous le rendra (rapidement) en atteignant facilement les deux mètres, voir beaucoup plus ! Adoptez donc cet abutilon en 2013, il vous enchantera avant 2014.abutilon-x-kentish-belle-macro-640x426.jpg

Franck

Novembre 2012 - Ces agrumes qui n'ont pas froid aux yeux...

  • Par
  • Le Mar 27 nov 2012

 

Tout  a commencé par ma rencontre improbable, il y a quelques années, avec cet oranger amère Japonais, ou devrais-je dire Poncirus trifoliata ?  poncirus-trifoliata-exotica-tolosa-800x600.jpg

Perplexe devant cette architecture préhistorique, faite de branches, couvertes d’épines longues et acérées comme des baïonnettes, tortueuses, à l’écorce juvénile verte striée comme une peau de reptile ! On me dit alors qu’il s’agit d’un agrume dont les fruits ne sont pas comestibles, qu’il est caduc (perd ses feuilles en hiver), et que cette dormance lui permet de résister à des -20°C !!

Intrigué donc par ce citrus si contradictoire, je décide d’installer la bête au jardin. J’apprendrai par la suite qu’il s’agit du porte-greffe le plus utilisé pour la culture des agrumes.

Fort de cette découverte, je me décide à explorer le monde mystérieux et passionnant des agrumes rustiques :

nippon-orangequat-fleur-aout-2012-exotica-tolosa-800x600.jpgAgrumes, tout le monde connait. Mais rustique, ne signifie pas, comme en langage commun, vieux, authentique, patiné, et solide, mais fait référence à la notion botanique de résistance au froid. Il s’agit donc bien de sortes d’oranges ou de citrons qui seraient (plus ou moins) vaccinés contre le froid.  

Après une dizaine d’années de culture je peux affirmer que ces agrumes ne sont pas un mythe. Ils existent bel et bien. Petit tour d’horizon non exhaustif :

En tout premier lieu je vous parlerai de l’ichang papeda (citrus ichangensis) dont la culture en Asie remonte à des temps immémoriaux et qui serait selon toute vraisemblance, par hybridation successive, à l’origine de quantités d’agrumes connus à ce jour. Cette plante sauvage et originelle serait très résistante au froid (-18°). En tout cas elle n’a subi aucun dommage à Exotica Tolosa par -12° l’hiver dernier, exposée plein Nord ! C’est dire son potentiel en la matière. Je ne pourrai vous en dire plus car la plante n’a pas encore fructifié. La peau chargée en huiles essentielles aurait un nez particulièrement exotique, et la chair serait citronnée avec une légère amertume. En tout cas curieusement ses feuilles ont un goût étrange de persil…

Presque aussi rustique, et presque aussi antique, le Yuzu (citrus junos), ou plutôt les yuzus (car les cultivars et assimilés sont nombreux). Agrume Japonais presque inconnu il y a encore de ça peu de temps.

Aujourd’hui très tendance, ce fruit s’arrache chez les confiseurs, et autres glaciers branchés, et s’invite dans les épiceries fines et aux meilleures tables, pour se hisser au titre de ‘caviar’ du fruit.hana-yuzu-fruit-1-nov-2012-exotica-tolosa-792x600.jpg

A titre personnel, je pense que sa dégustation est à la hauteur de l’engouement qu’il suscite. On utilise principalement l’écorce du fruit. J’ai eu l’occasion d’en goûter un sorbet (Yuzu de Kito), et c’est juste... à tomber. Une expérience gustative inoubliable, tant les notes sont à la fois complexes et harmonieuses.

Cet agrume, exposé à tous les vents dans notre jardin (Nord-ouest) n'a été que très légèrement défolié. Pas un rameau n'a gelé !

Tout comme mon citrangequat ‘Thomasville’ qui a fleuri et fructifié cette année en dépit de cet hiver Toulousain particulièrement rigoureux. Le ‘Thomasville’ est un citrange (hybride d’orange et de poncirus) réhybridé avec un kumquat. Le résultat est étonnant, l’arbuste très prolifique produit quantité de fruits en forme de petites poires, qui peuvent être récoltés vert (substitut de citron vert) ou à maturité si les gelées n’excèdent pas -5°. La plante, quant à elle, est quasi-intacte par -12° et se place donc en bonne candidate comme fruitier exotique dans les jardins de zone 8 (-10/-12).

citrangequat-thomasville-exotica-tolosa-800x559.jpgJe finirai ce petit panorama, encore une fois vous l’aurez compris, non exhaustif, par les mandariniers satsumas (citrus unhiu). Mandariniers également Japonais d’origine, au nombre là aussi incalculable de cultivars différents (Owari, Okitsu,.. pour les plus connus) qui ont fait leur apparition pour le grand public en jardineries spécialisés il y a quelques années.

Ces citrus produisent des mandarines assez proches des fruits du commerce. Cependant leur culture s’avère, à mon sens, plus délicate que les citrus dont je vous ai parlé précédemment :

D’abord s’assurer que le porte-greffe soit bien poncirus trifoliata. Et là il vaut mieux s’adresser à un pépiniériste spécialisé (Bachès, Dufau,..) qui réalise ses propres greffes, car vous aurez bien du mal à obtenir avec certitude cette information en jardinerie pour des produits provenant d’Italie ou d’Espagne !

S’il est effectivement greffé sur poncirus, vous pourrez espérer avoir une tolérance au froid de l’ordre de -8/-10° ce qui le rend déjà ‘borderline’ en zone 8 si vous ne le protégez pas. Ceci vaut bien sûr pour une plante d’environ 1m de hauteur, déjà acclimatée par 3 à 5 ans de culture en pleine terre. Par ailleurs les satsumas exigent un drainage irréprochable, et ne supportent pas les froids intenses qui durent (notamment sans dégel dans la journée) pendant des semaines. Sinon perte de plumes garantie, voire pire…

Ici en sol argileux, aucun satsuma n’est sorti indemne de la vague de froid. Le seul survivant est le cultivar ‘Hashimoto’ (satsuma naine) qui est reparti tardivement juste au-dessus du point de greffe.

Que cela ne vous empêche pas de cultiver ces mandariniers, si vous êtes sous climat plus favorable (méditerranéen ou océanique doux), ou bien si vous pouvez protéger efficacement la plante lors d’épisodes rudes.

Alors oui, je n’ai pas parlé des kumquats, de l’orange amère, des nombreux autres agrumes rustiques Chinois et japonais, ou des hybrides complexes et prometteurs comme US119 que nous testons ici, j’espère seulement avoir suscité en vous l’envie de rêver et pourquoi pas d’essayer ces acclimatations chez vous..

Avant de vous quitter je vous  invite à visiter ces deux très beaux liens :

Le blog de Niels Rodin

Le dossier de Gardenbreizh /les agrumes pour climats tempérés

En attendant le blog de décembre, récoltez vos agrumes et faites le plein de vitamine C !

 

Franck

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