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Mars 2014 - Clématite Armandii, une liane parfumée.

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  • Le Dim 23 mars 2014

Il y a quelques années, par un mois de février particulièrement ensoleillé, j’ai découvert un peu par hasard cette clématite persistante en entrant dans une serre pour y chercher tout autre chose. Le premier contact avec cette liane a d’abord été olfactif. Rares sont les végétaux (sous nos climats en tout cas) qui peuvent diffuser un parfum aussi puissant et délicieux. Je pourrai vous le décrire comme fortement vanillé, avec des notes de fleur d’oranger, de jasmin, et de frangipanier. Bien sûr, la fragrance est plus discrète en extérieur que sous polyéthylène, surtout si le fond de l’air reste frisquet, mais reste néanmoins l’un des points forts de cette plante.

   Et ce n’est pas le seul !Clematis armandii snowdrift

Cette clématite s’accroche sur presque tous les supports grâce à ses vrilles foliaires qui s’entourent sur tout ce qu’elles rencontrent. La végétation est vigoureuse, et la plante forme des lianes sarmenteuses avec le temps. A tel point qu’on peut la laisser en liberté coloniser un vieil arbre ou un poteau disgracieux.

En revanche, je conseillerai de tailler après la floraison les rameaux qui ont fleuri (comme toutes les clématites du groupe 1) pour les raccourcir et favoriser la ramification de nouveaux rameaux qui fleuriront l’année suivante. Sans quoi la clématite Armandii a une fâcheuse tendance à se dégarnir de la base.

Le feuillage vert foncé, lancéolé et lustré, revêt un aspect très exotique et constitue un autre point fort, d’autant qu’il est persistant ! Plutôt rare pour une clématite… Les feuilles coriaces et brillantes, à 3 nervures longitudinales sont lancéolées. Les nouvelles pousses ont une couleur pourpre-cuivrée décorative avant de devenir vertes à leur tour.  Attention elles sont fragiles et cassent comme du verre si on les manipule sans la délicatesse requise.

Clematis armandii apple blossom 800x600La spectaculaire floraison blanche intervient quant à elle dès la fin février dans notre région. Spectaculaire car elle recouvre souvent totalement le feuillage. Malheureusement cette générosité s’arrête à la mi-mars, et cette clématite n’est pas remontante. 

Vous pourrez facilement trouver les cultivars les plus communs,  ‘apple blossom’ (boutons roses/ voir photo), ou ‘snowdrift’ (fleurs plus grandes en étoiles/ voir photo), et avec un peu de chance des cultivars moins communs comme  ‘snowbells’ (petites fleurs en clochettes),  ou ‘hundersodii rubra’ (à boutons rosés et à pédoncules rouges).

On a d’abord cru que cette vigoureuse grimpante Chinoise de la famille des ranunculaceae n’était pas rustique. Elle l’est en fait, mais pas totalement. Armandii ne subit aucun dommage jusqu’à -10°c, mais le feuillage s’abime en deçà. Cependant la souche peut repartir par des hivers encore plus rigoureux (-15°) au prix de la perte partielle ou totale des parties aériennes.

De culture facile, cette grimpante s’adapte à toutes les expositions, de l’ombre au plein soleil, à condition de recevoir un minimum d’irrigation surtout le temps qu’elle s’installe. Avec l’âge cette clématite devient plutôt tolérante à la sécheresse estivale. Elle figure en ce sens parmi les meilleures candidates pour les climats méditerranéens à l’instar des clématites glycinoïdes, flammula, tangutica, cirrhosa ou montana. 

On peut encore lire çà et là que les clématites ont besoin d’avoir ‘les pieds à l’ombre et la tête au soleil’. Je pense qu’il s’agit d’un mythe populaire infondé et colporté par une littérature jardinière plus académique que pragmatique. Certes les clématites sont sensibles au dessèchement brutal du feuillage, et au flétrissement fatal de toute, ou partie de la plante, mais c’est totalement sans relation avec cette ridicule tradition du pied à l’ombre et de la tête au soleil !

Voilà donc une grimpante facile à vivre qui ravira vos fins d’hivers. Je me sauve de ce pas au jardin, sans oublier de remercier chaudement Antho pour sa contribution photos. N'hésitez pas à visiter le site de son jardin en Ardèche !

Février 2014 - Faux yucca, mais vrai bonheur : l'hesperaloe parviflora.

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  • Le Sam 15 fév 2014

FAUX YUCCA MAIS VRAI BONHEUR : HESPERALOE PARVIFLORA Hesperaloe parviflora - juillet 2013

Hesperaloe parviflora est une vivace xérophyte (amatrice de grand soleil) acaule (sans tronc), dont le feuillage persistant graminiforme semble jaillir comme une fontaine végétale. La feuille est étroite mais coriace et semble hésiter entre la morphologie d’une graminée et celle d’un yucca, n’étant ni l’un ni l’autre. C’est une monocotylédone de la même famille botanique que les agaves (agavacée). Le feuillage arqué dépasse souvent le mètre de longueur, et est bordé de quelques filaments blancs.  D’où son nom vernaculaire de ‘faux yucca’. Comme je le disais, bien que fines les feuilles sont coriaces (succulentes au sens botanique bien sûr et non culinaire) et n’ont pas la légèreté gracieuse des graminées. Pourtant, à  l’inverse le feuillage n’a pas non plus l’impact architectural et structural des yuccas. Soyons honnête, vous l’aurez compris le côté décoratif du feuillage est discutable selon mon goût.

Et d’autre part, autant le dire tout de suite, cette plante n’est pas vraiment appropriée pour les jardiniers impatients car il faut généralement 5 ans (à partir du semis) pour que l’hesperaloe daigne fleurir. Mais dès que la plante a fleuri une fois, la floraison se renouvelle chaque année. Mais cela est l’apanage de toutes les vivaces me direz-vous. En tout cas, moi j’ai bien failli perdre patience et arracher les touffes qui n’avaient encore jamais fleuri et me priver sans le savoir d’une plante merveilleuse qui est aujourd’hui indispensable dans mon jardin.

Alors si j’ai décidé de vous parler, et peut-être de vous faire découvrir, l’hesperaloe c’est parce qu’elle possède un atout majeur dont peu de vivaces peuvent se prévaloir. Ses inflorescences sont spectaculaires et durent plusieurs mois ! Et ça c’est vraiment exceptionnel au jardin. Ici l’éclosion démarre en mai et se poursuit sans interruption jusqu’en octobre ! Une plante pour le moins généreuse, vous en conviendrez. Les fleurs en clochettes tubulaires sont portées par des hampes  généralement érigées et quelques fois ramifiées pouvant dépasser les deux mètres de hauteur. De couleur crème à carmin, selon les espèces, le plus souvent dans des tons orangés. En automne, si les fleurs ont été pollinisées, on peut observer des capsules ovoïdes  qui en séchant libèrent des graines noires et plates assez similaires avec celles des yuccas, ou des agaves. Ces graines sont viables et germent facilement. Nous en diffusons régulièrement via notre rubrique plantes disponibles que je vous invite à aller voir.

Hesperaloe parviflora (détail fleurs et fruits)Originaires des états centraux du sud des états-unis ( Azizona, Nouveau-Mexique, Texas), les hesperaloes (5 espèces et 2 sous-espèces) possèdent naturellement une grande capacité à résister à la sécheresse. Dans ces régions elles sont très présentes dans les paysages semi-désertiques des jardins locaux, mais quasiment absentes des aménagements paysagers Européens. Pourtant les hesperaloes, en tout cas parviflora, sont tout à fait adaptée à nos jardins et à nos climats. Elle présente en effet une résistance au froid excellente y compris en sol argileux. Les températures minimum ont oscillé ici entre -12° et -15° sans aucun dégât sur les plantes (je possède deux souches un peu différentes l’une de l’autre). Elle est réputée rustique au-delà de -20° par les jardiniers d’Outre-Atlantique. Aucune inquiétude côté rusticité donc. Notez que par grand froid le feuillage peut prendre plus ou moins des teintes tirant sur le bordeaux.

Avec le temps, les touffes s’étoffent par l’émission de drageons racinaires en périphérie et finissent par former des massifs assez denses. Les deux formes que nous avons au jardin sont Hesperaloe parviflora (La plus commune en culture) :Hesperaloe parviflora (ensemble) - juillet 2013

Une forme à fleurs saumon dont l’inflorescence peu ou pas ramifiée a tendance à se coucher à l’horizontal.

Une autre forme à fleurs plus intenses orange corail dont l’inflorescence ramifiée est bien érigée (les photos sur ce post correspondent à cette souche). 

Je l’ai boudé pendant des années, mais maintenant je ne saurai m’en passer. En résumé, c’est une vivace qui ne requiert aucun entretien si ce n’est de la planter ou de la semer, et qui, avec un peu de patience, vous la rendra chaque année au centuple par un épanouissement floral atypique d’une durée tout à fait exceptionnelle. 

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