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Juillet 2013 - Le papillon tueur de palmiers arrive en région Toulousaine !

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  • Le Dim 28 juil 2013

Le papillon tueur de palmiers arrive en région Toulousaine !

The castniid palm borer is coming in Toulouse area !

 

 

Ça y est, il est là et bien là ! Formellement identifié ces derniers jours sur plusieurs communes du Nord Toulousain, dont Bruguières et Saint Sauveur. ‘IL’ c’est le ravageur des palmiers.

Un simple papillon nommé paysandisia archon. Originaire d’Amérique latine, et introduit accidentellement au sud de L’Europe au milieu des années 90. Considéré officiellement depuis juillet 2000 comme un nuisible des palmiers dans lesquels la femelle pond, et dont les larves dévorent le cœur.paysandisia-archon-credit-photo-jardin-du-monde.jpg

L’infestation se propage vers le Nord, via le sud-ouest de la France et le long de la façade Atlantique, principalement au gré du commerce mal maitrisé de palmiers infestés, mais aussi localement grâce à la faculté du lépidoptère à voler (activité diurne) sur plusieurs kilomètres.

Les femelles pondent jusqu’à 140 œufs sur des lieux de pontes qui peuvent être différents et distants. Les œufs, de la taille et de la forme d’un grain de riz, sont simplement posés dans les fibres du palmier près de la couronne, le plus souvent à la base du pétiole.  Œufs éclos en une dizaine de jours, moment à partir duquel les larves n’ont de cesse que de pénétrer les tissus du palmier pour s’en nourrir. Résidence de 10 à 18 mois gîte et couvert inclus. Ce qui signifie que la larve a la capacité de passer l’hiver en léthargie dans le palmier, indépendamment des conditions météorologiques défavorables à l’extérieur. Pour faire simple, ne comptez pas sur les hivers sévères pour stopper la remontée vers le Nord du paysandisia ! En effet, de nombreux témoignages crédibles attestent de la résistance de la larve par des hivers de -10/-15°.

Le stade suivant est celui de la sortie de la larve qui constitue un cocon  à la base des palmes ou dans les fibres le long du stipe pour effectuer sa chrysalide et se métamorphoser (40 à 70j selon les températures).

Les adultes volent aux heures le plus chaudes du jour et ne vivent en moyenne que deux à trois semaines sans se nourrir (grâce à tout ce que la larve a emmagasiné en dévorant l’intérieur du palmier des mois durant) le temps de s’accoupler et de pondre à  nouveau…   et la boucle est bouclée.

Pour savoir si vos palmiers sont infestés, c’est facile :exsudation-gomme-sur-brahea-credit-photo-bertrand-londeix.jpg

Les symptômes sur les plantes atteintes sont une nanification des couronnes (que l’on peut facilement confondre avec les dégâts du froid) et dont les palmes (à la différence des dégâts dus au gel) sont perforées en ligne (Perforations en arc de cercle comme des rafales de mitraillettes) et s’ouvrent sans croissance du pétiole. La présence de sciure fraîche (brun clair si les déjections sont récentes et brun foncé si elles sont plus anciennes) le long du stipe est également un indice probant. Enfin certains palmiers font une réaction visible à ces intrusions en exsudant une sorte de gomme.

Et là, c’est drame, que faire ?? Vous verrez que les méthodes de luttes sont, aujourd’hui loin d’être probantes et ou accessibles, ou bien pire encore les deux !

La méthode des filets anti-grêle pour emmitoufler la couronne de palmes s’avère irréaliste pour les plantes matures de grande taille avec des couronnes de palmes qui ne le sont pas moins, et d’un goût esthétique plus que douteux.  Sans avenir, si ce n’est sur des plantes juvéniles et à titre très provisoire en attendant une solution plus satisfaisante.

sciure-galerie-paysandisia-credit-photo-jardin-du-monde.jpgLa lutte biologique (nématode, confusion sexuelle,…) n’a pas totalement fait preuve d’une grande efficacité. Elle s’avère couteuse (jusqu’à plus de 1000€ pour la saison pour un palmier !) et nécessite souvent un protocole strict et compliqué à mettre en œuvre.

 Les insecticides disponibles sur le marché sont inefficaces, à l’exception notable du Decis, qui n’est en revanche pas un ami de l’environnement…  Certains autres, réputés efficaces,  ne sont pas autorisés en France (Zolone DX,…), ou pas homologués pour cet usage, et peuvent provoquer des ‘dommages collatéraux’ non négligeables sur les sites traités, jardiniers inclus.   

La méthode dite de la glu, initiée et testée avec un relatif succès par les chercheurs de l’INRA, n’est malheureusement pas accessible pour le particulier du fait de la mécanisation lourde à utiliser pour l’application du produit peu fluide ( Biopalm).  Comptez entre 50 et 120€ par palmier pour la matière première (glu). Ce qui est déjà un budget si l’on a plusieurs palmiers dans son jardin. Mais là où l’opération s’avère totalement hors de portée pour le particulier, c’est que le produit n’est pas vendu seul, mais uniquement appliqué par le biais d’entreprises agrées par la société détentrice du produit. Où quand le business protectionniste, sous couvert de professionnalisme, prend le pas sur les impératifs phytosanitaires… Bref le papillon a encore de belles journées ensoleillées et de nombreuses heures de vol devant lui avant de craindre une éradication.

Reste à essayer la biodiversité, le chat chasseur, la pie en furie, ou la tapette à mouches...

 

Quelques liens intéressant sur le sujet : 

Carte des foyers d'infestations en France

Memento des moyens de lutte sur le forum fous de palmiers 

Synthèse des moyens de lutte /Fredon-Corse

Site annuaire des professionnels des traitements des palmiers

 

Crédit photos : 

Bertrand Londeix

Jardin du monde 

 

 

 

Juin 2013 - Connaissez-vous le goyavier du Brésil ?

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  • Le Ven 28 juin 2013

Juin 2013 - Feijoa sellowiana, le goyavier du brésil.

C’est officiel, il s’agit du printemps le plus pourri de ces vingt dernières années :

Remarquable par la fraicheur, par les précipitations, et par le manque d’ensoleillement. Alors que les cactus gorgés d’eau éclatent comme des melons dans notre jardin plusieurs fois inondé, j’ai décidé de vous parler d’une plante qui semble avoir apprécié ce début de saison pour le moins arrosé, et qui pourtant ne bronchera pas à accuser une petite sécheresse estivale. Feijoa sellowiana (vue ensemble)

Je vous présente mesdames et messieurs le feijoa sellowiana (synonyme Acca sellowiana). C’est un petit arbuste fruitier de la famille des myrtacées, comme les callistemon ou les eucalyptus. Originaire d’Amérique du sud (principalement Brésil, Uruguay, et Paraguay) et pourtant pas si frileux puisqu’il tolèrera sans incidence des -10/-12°. A Exotica Tolosa les températures sont descendues bien en dessous de cette limite en février 2012, et notre goyavier a survécu au prix d’une défoliation presque totale, mais sans qu’aucune branche n’ait gelé toutefois ! Un bon candidat pour les jardiniers gourmands en zone 8 donc… 

Le feuillage vert olive sur le dessus, blanchâtre sur le revers est duveteux au stade juvénile.

L’écorce grisâtre desquame sur les troncs et branches âgées pour  laisser apparaitre un bois cannelle plus ou moins rougeâtre qui peut être de toute beauté.

feijoa-sellowiana-detail fleurLa floraison intervient en juin dans notre région. Ornementales sans être vraiment spectaculaires de loin, les fleurs sont à couper le souffle lorsque l’on s’approche (voir photo).  Pétales blanc nacré dessous devenant rougeoyant dessus d’où jaillissent des étamines rouge vif dorées sur la pointe. Saviez-vous que les pétales étaient comestibles ? Eh bien oui on peut en parsemer les salades de début d’été pour leur apporter une touche exotique (saveur acidulée fruitée).

Les fruits qui succèdent (riches en vitamines B et C) sont ovoïdes à ronds selon les variétés. Nous les récoltons en octobre /novembre dans le sud de la France. J’ai rencontré beaucoup de jardiniers ‘de la ville’ qui ne les récoltent pas, pourquoi ?

De la taille d’un petit kiwi, on les déguste frais comme ce dernier. La pulpe à l’intérieur est fruitée et granuleuse, acide avant maturité, puis sucrée au goût surprenant entre la fraise et l’ananas. Comme le kiwi le dépassement de maturité donne un arrière-goût désagréable (synthétique, médicamenteux). Attention rien n’indique visuellement quand récolter. Il faut, lorsqu’ils ont déjà une bonne taille tâter les fruits et se faire une idée à la fermeté de la chair. Ils sont bon aussi lorsque l’arbuste s’en déleste, et qu’ils tombent au sol. Les ramasser immédiatement et les stocker dans le bac à légumes du réfrigérateur pour les conserver quelques jours ou à température ambiante s’ils sont tombés avant complète maturité (coup de vent, coup de froid,…).

 La plupart des plants sur le marché sont maintenant auto-fertiles, bien que les variétés plus anciennes ne soient pas complètement autostériles. En tout cas, pour toutes les variétés la fructification est grandement accrue par pollinisation croisée (plantez plusieurs pieds dans votre jardin).

Les variétés les plus fréquentes sont ‘triumph’, ‘unique’, (autostériles), ‘coolidge’, ‘mammoth’, (auto fertiles). Un cultivar à feuillage panaché existerait, je ne l’ai jamais vu en culture. Idem pour un cultivar qui bénéficierai d’une rusticité supérieure (pour la zone 7), nommé ‘ NCSU hardy’.Feijoa sellowiana (feuillage)

Multiplication végétative pour ces cultivars (Préférez le marcottage au bouturage quasi voué à l’échec), et par semis (facile) si l’on ne recherche pas de qualités fruitières particulières. 

Si l’on cherche la fructification, on notera que le feijoa fructifie sur les rameaux de l’année, et on aura donc tout intérêt à tailler les branches qui ne portent pas de fruits au début de l’été, les autres immédiatement après la récolte pour que de nouvelles ramifications se forment avant l’hiver. 

Cet arbuste réputé de croissance lente pourra parait-il atteindre 5 à 6 mètres de haut, mais plus souvent 3 à 4 mètres dans de bonnes conditions de culture. Il me semble que ce qui lui convient c’est le plein soleil, dans une zone à l’écart des vents froids dominants en hiver (c’est ce qui le défolie plus que le niveau de froid), en tout sol  suffisamment riche et drainant.

Bonne culture. 

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