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Janvier-février 2015 - Chamaedorea radicalis, encore une plante d'appartement ?

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  • Le Mar 10 fév 2015

CHAMEDOREA RADICALIS, ENCORE UNE PLANTE D’APPARTEMENT ?

S’il y a bien un palmier sur lequel je n’aurai pas misé un kopeck en revenant quelques années en arrière, c’est bien celui-là. Avec son aspect gracile mais frêle de plante d’appartement, il semblait me dire attention je suis frileux, je suis frileux… et pourtant, malgré son allure de plante d’appartement il possède une rusticité insoupçonnée de l’ordre de -10/-12° degrés dans des conditions normales voire en deçà avec une protection. Le mien a survécu sans protection à la vague de froid de février 2012 par des températures inférieures à -12°, peut être préservé par l’épaisse couche de neige qui l’entourait agissant comme une protection thermique. Ceci dit la neige a aussi tendance à brûler le feuillage. Ce qui en fait quand même le plus rustique du genre chamaedorea  (une centaine d’espèces) juste devant son cousin Chamaedorea microspadix qui lui en revanche a disparu d’Exotica Tolosa ce même hiver.Chamaedorea radicalis - crédit photo Michel Lapene

Chamaedorea radicalis (forme arborescente)- crédit photo Alain BrunetteChamaedorea radicalis est originaire des forêts de chêne en altitude au Mexique (San Luis Postoli, Tamaulipas, Hidalgo). Il existerait plusieurs formes au sein de cette espèce. Deux formes se côtoient l’une acaule (sans tronc) l’autre dite arborescente (avec un stipe fluet (2 à 3cm de diamètre) pouvant atteindre exceptionnellement 3-4m tout au plus. Le feuillage est organisé en palmes pennées fines et délicates vert franc jaillissant du cœur du stipe.

C’est le palmier idéal en sous-bois clair même un peu sec dès lors que le sol est suffisamment humifère. Esthétiquement il gagne à être planté par petits groupes de 3, 5 ou 7 sujets. La répétition donnant un effet très impactant de petite jungle sous canopée.Chamaedorea radicalis (fruits sur plant femelle)- crédit photo Alain Brunette

Finalement assez adaptable concernant ses conditions de culture puisqu’il supporte le plein soleil après un temps d’adaptation (tout comme les cycas d’ailleurs contrairement à ce qui est souvent dit dans la littérature) mais préfère dans le sud des situations ombragées ou mi- ombragées. L’obscurcissement léger du soleil brûlant de l’après-midi semble lui être profitable. La croissance est lente même en sol riche et avec des arrosages réguliers qu’il semble apprécier pourtant même si ce chamaedorea est capable d’encaisser des périodes de brèves et relatives sécheresses.

Ce palmier est dioïque, c’est-à-dire qu’il y a des plantes mâles et des plantes femelles. Le chamaedorea fleurit et fructifie souvent dès le plus jeune âge en émettant chaque année des inflorescences érigées plus longues que les palmes. Les graines rouges sont très décoratives.

La multiplication s’effectue par semis de graines fraiches. Comme souvent pour les palmiers la levée n’est pas des plus rapides et assez aléatoire s’étalant dans le temps entre quelques mois et plusieurs années !  La résistance au froid des jeunes plantules est vraiment remarquable. Chamaedorea radicalement intéressant non ?   Merci à Michel et Alain pour leur très belle contribution photographique d'illustrations pour ce post. 

Décembre 2014 - Voici monsieur Thomasville.

  • Par
  • Le Dim 21 déc 2014

Décembre 2014 - Voici monsieur Thomasville. 

Citrangequat thomasville dec 2014Pour faire écho au buzz de novembre 2012 sur les agrumes rustiques je souhaite vous présenter, pour ce dernier post de l’année 2014, monsieur Thomasville. Car ce monsieur, connu sous le nom de citrangequat ‘Thomasville’ est un agrume. Agrume issu d’un métissage assez complexe que je vais vous expliquer :Citrangequat thomasville floraison

Tout d’abord, il y a les citranges qui sont en fait des croisements entre les oranges (citrus sinensis) et les poncirus trifoliata. Les premiers étant doux est gélifs, les seconds étant immangeables mais insensibles au froid. Le produit obtenu est une plante assez résistante au froid et plus ou plus moins comestible. L’idée a été de re-hybider ce citrange avec un kumquat (fortunella margarita) cette fois-ci pour obtenir un produit gustativement plus intéressant tout en confortant une bonne rusticité.  Le mélange obtenu a été nommé citrangequat. C’est donc au final un triple hybride inter générique. Enfin, pour la petite histoire, et au risque de casser le mythe, ne cherchez pas en Thomasville le nom du génial obtenteur de cet agrume. Il s’agit simplement de la localité (en Géorgie) où l’on a obtenu des fruits pour la première fois sur ce citrangequat. Et ça remonte tout de même à l’aube de la première guerre mondiale. Monsieur Thomasville serait donc un bien vieux monsieur.

Citrangequat thomasville 2 grossissement des fruits oct 2013 450x600Mais ça ressemble à quoi ce truc ?

Et bien à un arbuste assez vigoureux, plus ou moins épineux. Lors des hivers les plus froids il peut perdre tout ou partie de son feuillage, généralement sans dommages sur les tiges, même s’il est donné pour persistant. Probablement une vieille réminiscence de sa parenté avec le poncirus. La floraison, parfumée, a lieu au printemps puis souvent à nouveau en début d’été. Cette année il a fleuri trois fois à Exotica Tolosa, car il n’y a pas eu réellement d’été mais plutôt une sorte de succession de printemps. J’ai donc, sur mon arbuste, à quelques jours de noël, trois générations de fruits et ainsi trois stades de maturité sur la même plante, ce qui est peu banal.

Les fruits matures sont orange, pyriforme, comme de gros kumquat. Il peuvent être mangé frais sans faire la grimace. Un goût agréable, alliant la longueur en bouche du kumquat à la douceur de l’orange, selon moi. Toutefois il est difficile à éplucher et malheureusement la peau apporte de l’amertume.

Les fruits immatures (verts) peuvent être utilisés comme des limes et leur jus (à peine quelques gouttes à ce stade de maturation malheureusement) fait merveille sur les fruits de mer en agissant comme un exhausteur de gout sur l’iode.

Au stade intermédiaire, les fruits jaune tournant peuvent finir en confiture faisant une marmelade tout à fait acceptable assez similaire à la confiture d’orange amère dont raffolent tant nos amis d’outre-manche.

A la cueillette le retrait du fruit laisse un curieux pédoncule cruciforme (en forme de croix) caractéristique sur la tige.

Même si les fruits ne contiennent que très peu (ou pas) de graines on peut les tenter le semis car les plantules obtenues seront fidèles à la plante mère.  Nul besoin de le greffer ou de la bouturer sauf à être pressé d’obtenir des fructifications. 

Alors venons-en à la question qui vous taraude tous derrière vos écrans :  

Est-ce que c’est rustique ce truc ?Citranqgequat thomasville nov 2014

Eh bien,  il se pourrait que oui. Dans mon jardin, le citrangequat ‘Thomasville’ est maintenant installé en pleine terre depuis quelques années, sans aucune protection. En février 2012, il a enduré avec bravoure trois semaines de sol gelé, et des pointes nocturnes comprises entre -12 et -15°. Cet hiver-là, j’ai  perdu tous mandariniers satsuma pourtant réputés (jusqu’alors) bien rustiques, quand monsieur Thomasville n’a même pas éternué. Convaincus ?

Reste maintenant pour vous le plus difficile : le trouver !

En attendant je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, et n’oubliez pas les quelques gouttes de citrangequat ‘Thomasville’ sur vos huitres !

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