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Avril 2014 - Un couvre-sol fleuri pour plein soleil ? Je dis delosperma.

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  • Le Sam 19 avr 2014

Aizoaceae ? Nom barbare pour définir en fait les quelques 1000 (et des grains de sable) espèces de petites plantes xérophytes souvent prostrées, et majoritairement originaires d’Afrique Australe dans le genre Ruschia, Bergeranthus,… et surtout Delosperma, que j’ai eu l’occasion de cultiver, dans mon jardin Toulousain, avec un relatif succès pour certaines d’entres-elles, et ce depuis quelques années.  On les appelle familièrement ficïodes, nom générique et fourre-tout, ou ‘ice plants’ de l’autre côté de l’atlantique.Delosperma 'Topaz' - Exotica Tolosa

On connait depuis longtemps l'envahissant et increuvable delosperma cooperii, vous savez, cette ‘plante de grand-mères’ décriées pendant des années, et qui revient sous les projecteurs grâce à de nouveaux hybrides horticoles particulièrement attractifs. 

Allez… quelques mots tout d’abord pour se remémorer leur arrivée dans nos jardins.

On peut dire que tout commence en 1977, par la création de sections dédiées aux rocailles alpines au sein du jardin botanique de Denver, Colorado. Mais ce n’est qu’à la fin des années 90’s que son conservateur en chef (Panayoti kelaidis) démarre des campagnes de collectes successives, notamment dans les zones montagneuses du Drakensberg et du Lesotho en Afrique du sud, à des altitudes avoisinant souvent les 3000m en quête de nouvelles plantes de rocailles acclimatables.

Les premières à arriver sur le continent Nord américain seront Delosperma Cooperii et Delosperma Floribundum. S’en suivront quantités de variétés plus ou moins rustiques, dont certaines se sont naturalisées, et sont devenues invasives dans quelques spots d’Australie, ou de Californie du sud.

Un grand merci donc à ce monsieur Panayoti qui nous a permis d’acquérir et d’acclimater (ou en tout cas d’essayer !) quelques unes de ces perles Australes sous nos cieux souvent moins favorables.

Question culture, il faut retenir que ce sont (pour la plupart) des ‘sunlovers’ (xérophytes) comme disent les jardiniers dans la langue de shakespeare : traduisez ‘plein cagnard’ !

Le second secret, et pas des moindres, c’est… vous l’avez deviné le drainage. Pour ma part, étant sur une base très argileuse, j’ai pris l’option de constituer de petits massifs légèrement surélevés pour accueillir ces mesembs (oui c’est comme ça qu’on dit quand on est vraiment, mais alors vraiment fan). Mais bien entendu, elles font merveilles également en potées drainantes, rocailles, et talus (contribution à lutter contre l’érosion !). Il faut simplement retenir que l’eau ne doit jamais stagner, surtout en hiver. Elles sont en effet soumise, dans leur milieu, à des hivers plutôt, voir très secs. J’ai ensuite incorporé du sable grossier et des petits galets sur les 20 premiers centimètres du sol, l’enracinement de ces végétaux étant superficiel.

Bilan, au cours des derniers hivers : quand même pas mal de pertes, il faut le reconnaitre.

 Delosperma 'Peach star' - Exotica TolosaJe vais donc vous parler de celles qui nous intéressent aujourd’hui, les survivantes… 

Là ça devient intéressant car en février dernier, j’ai enregistré -12° sous abris, donc facilement -13°/-14° au jardin, avec de la neige au sol et un sol totalement gelé pendant 10 jours consécutifs. Voici les aizoaceae qui sont sorties intactes de ces hivers :

 

Les floraisons printanières :

Delosperma basuticum est le plus précoce chez moi. C’est une jolie plante tapissante très rase à croissance plutôt lente. La floraison jaune-éclatant couvre totalement le feuillage pendant quelques jours au printemps.

Delosperma congestum ‘album’ (Lesotho) forme un petit coussin vert vif très serré à croissance assez lente. Floraison blanc crème à blanc pur durant plusieurs semaines.

Delosperma ‘John Proffitt’ est un vigoureux couvre-sol dont l’origine est controversée. Sélection de delosperma cooperii pour les uns, hybride pour les autres. Je penche personnellement pour cette seconde hypothèse, sachant que cooperii pourrait être un des parents. Floraison magenta brillante recouvrant intégralement le feuillage en mai, suivie de remontées plus ou moins importantes toute la belle saison.

Delosperma nubigenum (Drakensberg, Sani pass) , présente un apect plus ‘sauvageon’ formant de petit amas de feuilles comme des grains de riz sur des tiges rampante. La couverture du sol est donc moins importante que pour les autres delosperma et nécessite par conséquence un désherbage occasionnel. C’est une plante rampante rase qui fleurit jaune citron (floraison clairsemée), avec de petites remontées de floraison après la floraison principale. C’est un des rares delosperma à tolérer la mi-ombre à condition de rester au chaud et au sec. Remarquez que le feuillage devient bronze à rubis à l’arrivée des premiers frimas.

Ruschia pulvinaris est une plante miniature à observer en mode macro. Elle présente un beau feuillage succulent vert-bleuté en petite touffe très serrée. La croissance est vraiment insignifiante. Magnifique floraison rose se détachant harmonieusement sur le feuillage glauque, malheureusement très éphémère. Idéale en mini-rocaille ou en composition avec des sedums,…

Bergeranthus jamesii a en commun sa taille miniature et sa croissance lente. La touffe vert olive est  cependant moins compacte que la précédente. Curieusement les fleurs jaunes à longs pédoncules ne s’ouvrent qu’en fin d’après-midi.  Parmi les ‘ficoïdes’ viables chez moi, il s’agit cependant de la moins rustique. Des morceaux de rosettes se desséchant parfois à partir de -9°/-10°, mais sans incidence sur la suite. Un lieu un peu plus protégé doit être privilégié si c’est possible.

 

Les floraisons remontantes ( toute la belle saison) :

 

Delosperma kelaidis ‘Mesa verde’ est un hybride spontané rapporté sous forme de semis au jardin botanique de Denver, et ayant donné naissance à ce charmant (mais vigoureux) couvre-sol dont la généreuse et virtuellement interminable (d’avril/mai à septembre/octobre) floraison hésite entre le rose pastel et un riche ton saumoné. Sa rusticité est sans faille. Elle peut, de surcroit, mieux supporter que ses consœurs un léger défaut de drainage.

Delosperma dyeri ‘Red mountain’ est une plante d’origine horticole assez récente. Elle forme un tapis ras, vert vif, de vigueur moyenne. Sa floraison évolue, en fonction des conditions climatiques et de la maturité de chaque fleur, entre le rose, le rouge ou l’orangé à cœur crème.

 

D’autres sont réputées rustiques (à essayer), en voici une petite liste non exhaustive :

Delosperma deeleewiae

Delosperma herbeum

Delosperma lavisiae

Delospema caespitosum

Delosperma alpina

Delosperma lineare (= nubigenum?)

Delosperma ‘pink zulu’

Delosperma ‘silver hill’

Delosperma floribundum (=’starburst’?)

Delosperma ‘safari’

Delosperma ‘gold diamond’

Deloserma karooicum (=’Graaf Reinet’?)

Delosperma ‘morning face’

Delosperma ‘beaufort baby’ et ‘beauty’

Delosperma ‘Lavender ice’

Delosperma brunthaleri

Delosperma ashtonii

Delosperma daveyi

Delosperma sphalmanthoides

Delosperma deschampsii

Delosperma sutherlandii

Delosperma aberdeenense

 

Quelques Ruschia, pas mal d’Aloinopsis ( dont le très bel hybride ‘Karoo red’), etc…Delosperma jewel of desert 'Garnet' - Exotica Tolosa

Côté nouveautés je vous conseille de partir en quête de Delosperma‘Fire spinner’, encore une incroyable trouvaille dans la nature dudit Panayoti kelaidis, ou bien des derniers delosperma de l’hybrideur Japonais Koichiro Nichikawa : Delosperma jewel of desert serie et plus récemment Wheels of wonder serie. Toutes ces nouveautés seraient d’une grande rusticité.

Bref, vous l’aurez compris les Aizoaceae dites rustiques n’ont pas fini de faire parler d’elles…

Bonne culture à toutes et à tous. 

Février 2014 - Faux yucca, mais vrai bonheur : l'hesperaloe parviflora.

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  • Le Sam 15 fév 2014

FAUX YUCCA MAIS VRAI BONHEUR : HESPERALOE PARVIFLORA Hesperaloe parviflora - juillet 2013

Hesperaloe parviflora est une vivace xérophyte (amatrice de grand soleil) acaule (sans tronc), dont le feuillage persistant graminiforme semble jaillir comme une fontaine végétale. La feuille est étroite mais coriace et semble hésiter entre la morphologie d’une graminée et celle d’un yucca, n’étant ni l’un ni l’autre. C’est une monocotylédone de la même famille botanique que les agaves (agavacée). Le feuillage arqué dépasse souvent le mètre de longueur, et est bordé de quelques filaments blancs.  D’où son nom vernaculaire de ‘faux yucca’. Comme je le disais, bien que fines les feuilles sont coriaces (succulentes au sens botanique bien sûr et non culinaire) et n’ont pas la légèreté gracieuse des graminées. Pourtant, à  l’inverse le feuillage n’a pas non plus l’impact architectural et structural des yuccas. Soyons honnête, vous l’aurez compris le côté décoratif du feuillage est discutable selon mon goût.

Et d’autre part, autant le dire tout de suite, cette plante n’est pas vraiment appropriée pour les jardiniers impatients car il faut généralement 5 ans (à partir du semis) pour que l’hesperaloe daigne fleurir. Mais dès que la plante a fleuri une fois, la floraison se renouvelle chaque année. Mais cela est l’apanage de toutes les vivaces me direz-vous. En tout cas, moi j’ai bien failli perdre patience et arracher les touffes qui n’avaient encore jamais fleuri et me priver sans le savoir d’une plante merveilleuse qui est aujourd’hui indispensable dans mon jardin.

Alors si j’ai décidé de vous parler, et peut-être de vous faire découvrir, l’hesperaloe c’est parce qu’elle possède un atout majeur dont peu de vivaces peuvent se prévaloir. Ses inflorescences sont spectaculaires et durent plusieurs mois ! Et ça c’est vraiment exceptionnel au jardin. Ici l’éclosion démarre en mai et se poursuit sans interruption jusqu’en octobre ! Une plante pour le moins généreuse, vous en conviendrez. Les fleurs en clochettes tubulaires sont portées par des hampes  généralement érigées et quelques fois ramifiées pouvant dépasser les deux mètres de hauteur. De couleur crème à carmin, selon les espèces, le plus souvent dans des tons orangés. En automne, si les fleurs ont été pollinisées, on peut observer des capsules ovoïdes  qui en séchant libèrent des graines noires et plates assez similaires avec celles des yuccas, ou des agaves. Ces graines sont viables et germent facilement. Nous en diffusons régulièrement via notre rubrique plantes disponibles que je vous invite à aller voir.

Hesperaloe parviflora (détail fleurs et fruits)Originaires des états centraux du sud des états-unis ( Azizona, Nouveau-Mexique, Texas), les hesperaloes (5 espèces et 2 sous-espèces) possèdent naturellement une grande capacité à résister à la sécheresse. Dans ces régions elles sont très présentes dans les paysages semi-désertiques des jardins locaux, mais quasiment absentes des aménagements paysagers Européens. Pourtant les hesperaloes, en tout cas parviflora, sont tout à fait adaptée à nos jardins et à nos climats. Elle présente en effet une résistance au froid excellente y compris en sol argileux. Les températures minimum ont oscillé ici entre -12° et -15° sans aucun dégât sur les plantes (je possède deux souches un peu différentes l’une de l’autre). Elle est réputée rustique au-delà de -20° par les jardiniers d’Outre-Atlantique. Aucune inquiétude côté rusticité donc. Notez que par grand froid le feuillage peut prendre plus ou moins des teintes tirant sur le bordeaux.

Avec le temps, les touffes s’étoffent par l’émission de drageons racinaires en périphérie et finissent par former des massifs assez denses. Les deux formes que nous avons au jardin sont Hesperaloe parviflora (La plus commune en culture) :Hesperaloe parviflora (ensemble) - juillet 2013

Une forme à fleurs saumon dont l’inflorescence peu ou pas ramifiée a tendance à se coucher à l’horizontal.

Une autre forme à fleurs plus intenses orange corail dont l’inflorescence ramifiée est bien érigée (les photos sur ce post correspondent à cette souche). 

Je l’ai boudé pendant des années, mais maintenant je ne saurai m’en passer. En résumé, c’est une vivace qui ne requiert aucun entretien si ce n’est de la planter ou de la semer, et qui, avec un peu de patience, vous la rendra chaque année au centuple par un épanouissement floral atypique d’une durée tout à fait exceptionnelle. 

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