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Décembre 2014 - Voici monsieur Thomasville.

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  • Le Dim 21 déc 2014

Décembre 2014 - Voici monsieur Thomasville. 

Citrangequat thomasville dec 2014Pour faire écho au buzz de novembre 2012 sur les agrumes rustiques je souhaite vous présenter, pour ce dernier post de l’année 2014, monsieur Thomasville. Car ce monsieur, connu sous le nom de citrangequat ‘Thomasville’ est un agrume. Agrume issu d’un métissage assez complexe que je vais vous expliquer :Citrangequat thomasville floraison

Tout d’abord, il y a les citranges qui sont en fait des croisements entre les oranges (citrus sinensis) et les poncirus trifoliata. Les premiers étant doux est gélifs, les seconds étant immangeables mais insensibles au froid. Le produit obtenu est une plante assez résistante au froid et plus ou plus moins comestible. L’idée a été de re-hybider ce citrange avec un kumquat (fortunella margarita) cette fois-ci pour obtenir un produit gustativement plus intéressant tout en confortant une bonne rusticité.  Le mélange obtenu a été nommé citrangequat. C’est donc au final un triple hybride inter générique. Enfin, pour la petite histoire, et au risque de casser le mythe, ne cherchez pas en Thomasville le nom du génial obtenteur de cet agrume. Il s’agit simplement de la localité (en Géorgie) où l’on a obtenu des fruits pour la première fois sur ce citrangequat. Et ça remonte tout de même à l’aube de la première guerre mondiale. Monsieur Thomasville serait donc un bien vieux monsieur.

Citrangequat thomasville 2 grossissement des fruits oct 2013 450x600Mais ça ressemble à quoi ce truc ?

Et bien à un arbuste assez vigoureux, plus ou moins épineux. Lors des hivers les plus froids il peut perdre tout ou partie de son feuillage, généralement sans dommages sur les tiges, même s’il est donné pour persistant. Probablement une vieille réminiscence de sa parenté avec le poncirus. La floraison, parfumée, a lieu au printemps puis souvent à nouveau en début d’été. Cette année il a fleuri trois fois à Exotica Tolosa, car il n’y a pas eu réellement d’été mais plutôt une sorte de succession de printemps. J’ai donc, sur mon arbuste, à quelques jours de noël, trois générations de fruits et ainsi trois stades de maturité sur la même plante, ce qui est peu banal.

Les fruits matures sont orange, pyriforme, comme de gros kumquat. Il peuvent être mangé frais sans faire la grimace. Un goût agréable, alliant la longueur en bouche du kumquat à la douceur de l’orange, selon moi. Toutefois il est difficile à éplucher et malheureusement la peau apporte de l’amertume.

Les fruits immatures (verts) peuvent être utilisés comme des limes et leur jus (à peine quelques gouttes à ce stade de maturation malheureusement) fait merveille sur les fruits de mer en agissant comme un exhausteur de gout sur l’iode.

Au stade intermédiaire, les fruits jaune tournant peuvent finir en confiture faisant une marmelade tout à fait acceptable assez similaire à la confiture d’orange amère dont raffolent tant nos amis d’outre-manche.

A la cueillette le retrait du fruit laisse un curieux pédoncule cruciforme (en forme de croix) caractéristique sur la tige.

Même si les fruits ne contiennent que très peu (ou pas) de graines on peut les tenter le semis car les plantules obtenues seront fidèles à la plante mère.  Nul besoin de le greffer ou de la bouturer sauf à être pressé d’obtenir des fructifications. 

Alors venons-en à la question qui vous taraude tous derrière vos écrans :  

Est-ce que c’est rustique ce truc ?Citranqgequat thomasville nov 2014

Eh bien,  il se pourrait que oui. Dans mon jardin, le citrangequat ‘Thomasville’ est maintenant installé en pleine terre depuis quelques années, sans aucune protection. En février 2012, il a enduré avec bravoure trois semaines de sol gelé, et des pointes nocturnes comprises entre -12 et -15°. Cet hiver-là, j’ai  perdu tous mandariniers satsuma pourtant réputés (jusqu’alors) bien rustiques, quand monsieur Thomasville n’a même pas éternué. Convaincus ?

Reste maintenant pour vous le plus difficile : le trouver !

En attendant je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, et n’oubliez pas les quelques gouttes de citrangequat ‘Thomasville’ sur vos huitres !

Novembre 2014 - Un yuzu panaché !

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  • Le Dim 16 nov 2014

UN YUZU PANACHE

20141013 144218 360x480Alors en vrac ce mois-ci, un baratin convenu sur l’été indien, des bananes à Toulouse, et la visite d’un jardin exotique qui se solde par la découverte d’un yuzu panaché, action !20141013 144231 640x480

Oui l’arrière-saison a, une nouvelle fois, été belle et douce dans toutes les régions en général, et dans le sud-ouest en particulier. C’était la moindre des choses que pouvait faire dame nature après l’été on ne peut plus moyen dont elle nous a gratifié en juillet-août. Next. L’hiver dernier relativement doux, suivi de nombreux mois pluvieux pour se terminer par une belle douceur et une toute relative sècheresse pré-automnale aura en tout cas convenu parfaitement à ce bananier (musa basjoo) découvert par hasard, avec ses régimes de bananes, dans une cour intérieure du centre-ville de Toulouse (Rue du Taur). Certes ça n’est pas rare en France mais toujours bien sympathique même si ces fruits sont (je crois) non comestibles ou n’arrivent pas à maturité… je n’en sais rien. Je vous laisse en tout cas admirer la fleur. 

.DasylirionHesperaloeCactus cierge

A suivre, ce magnifique jardin exotique d’un particulier, dont je ne vous ai (à tort) pas encore parlé : J’ai fait la connaissance de ce passionné il y a plus ou moins un an si je me souviens bien. Yucca baccataPassionné qui m’a fait l’honneur de la visite de son jardin qui a cela en commun avec le mien sa taille réduite et ses plantes exotiques (palmiers, bananiers, agrumes, et surtout cactées). Pourtant bien différent du mien car nous avons pu constater que nombre de plantes perdues à Exotica Tolosa lors du terrible hiver 2012 ont survécu dans ce jardin-là, à seulement quelques encablures de Colomiers, sur la commune de Plaisance du Touch. Le secret ? Une pente douce qui draine à la fois l’eau et le froid en hiver vers le fond de vallée (rivière du Touch) et une exposition idéalement orientée au sud sud-est. J’ai pu admirer des cactus cierge de taille respectable, un dasylirion en pleine floraison, et probablement le plus gros yucca baccata qu’il m’a été donné d’admirer dans la région ! Ce jardin est encore en cours d’aménagement, çà et là, dans certains coins du jardin mais révèle déjà une forte identité avec ces soutènements en pierres sèches et ces nombreuses xérophytes dont certaines, je le disais, fort imposantes. Ce jardinier boulimique et insatiable possède également des citrus, dont un yuzu mature qui fructifie bien et dont il fait des sorbets ou bien des marmelades. Bien sûr, les graines sont récupérées et semées en vue de dons ou d’échanges.Citrus junos yuzu panache oct 2014 440x480 Quelle ne fût pas ma surprise quand mon hôte me montra une plantule de yuzu ayant germé avec les feuilles magnifiquement panachées au milieu d’un lot de yuzu bien verts. Je n’étais pourtant pas au bout de ma surprise puisque mon ami jardinier m’a fait don de cette plante aux feuilles vert et or. Plante qui a trouvé instantanément sa place dans mon jardin (et oui, il faut savoir pousser les meubles de temps en temps) et dont je ne manquerai pas de vous donner régulièrement des nouvelles. Car j’ignore si la plantule va conserver sa panachure ou revenir à un vert unis plus traditionnel, et si elle la conserve si la plante aura la même rusticité que le Yuzu type, et enfin si les fruits seront ou pas panachés (car c’est parfois le cas en matière d’agrumes) et quel sera leur goût ? Début d’une nouvelle aventure passionnante en perspective, donc…

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