arbuste

Septembre 2013 - Un saule dans le désert ? Chilopsis linearis.

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  • Le Dim 22 sept 2013

Un saule dans le désert ? Chilopsis linearis. 

Encore un arbuste méconnu et trop peu diffusé. Mais pourquoi ?

 chilopsis-linearis-ensemble-2008.jpgJ’avais déjà, en son temps, rédigé une petite fiche plantes pour le compte du site gardenbreizh pour vanter les qualités de ce ‘saule du désert’. Et bien j’en remets une couche aujourd’hui ! Si vous avez la chance de trouver cette plante, usez et abusez-en (curieuse liaison). Sinon allez faire régulièrement un saut sur notre page ‘plantes disponibles’. Je proposerai des graines en fin d’automne dans cette rubrique.

On trouve plus facilement en jardineries son hybride avec le Catalpa, nommé X chitalpa tashkentensis (à vos souhaits…).

De saule il n’a en fait que le nom, car il n’appartient en rien au genre Salix, mais son feuillage le rappelle. Peut-être l’origine de son nom vernaculaire ? Il partage cependant avec ce dernier un amour presque immodéré pour l’eau, à condition que le sol soit bien drainant.

Pour cette raison, on le trouve souvent dans le lit de rivières asséchées, ou dans des zones inondables. In-situ (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique, et sud-ouest du Texas), la plante est souvent rabougrie et frêle au port dégingandé et sauvageon.

En culture, il devient, dans des conditions qui lui sont plus favorables, et avec quelques tailles, un bel arbuste dense, voir un petit arbre.  C’est un caduc qui démarre un peu tardivement lorsque le sol se réchauffe vraiment, et quand les nuits deviennent moins fraiches. Le feuillage vert tendre est gracieux, et a (selon moi) une légère odeur de Canna…bis (ou est-ce la fleur ?).

Son intérêt principal étant sa spectaculaire et très longue floraison  quasiment ininterrompue toute la belle saison. Floraison portée en grappes de ravissantes petites fleurs comme des orchidées en bout de tiges. Selon les sujets le coloris va de blanc à pourpre en passant par toutes les nuances de rose-violet.   Des cultivars ont ainsi été sélectionnés, isolés et multipliés végétativement :

‘White storm’ aux fleurs blanches, ‘Lucretia hamilton’ aux larges fleurs roses, ‘Regal’ aux roses intense, ‘Warren jones’, ‘Bubba’, ‘Mesquite valley pink’ et ‘Barranca’ (celui que nous avons à Exotica Tolosa) aux fleurs roses intense veinées de pourpre, ou bien encore ‘AZT desert amethyst’ à la floraison violette.chilopsis-linearis-sept-2013-800x600.jpg

Les fleurs attirent en grand nombre, dans un vrombissant vacarme, toutes sortes d’insectes volants plus ou moins identifiés qui viennent butiner la bête. Malgré cette activité intense, la pollinisation est faible dans notre jardin, pour une raison que j’ignore, et notre Chilopsis est moins enclin à produire des graines que des fleurs. Les petites graines noires est plates enveloppées dans une sorte de coton sont protégées à l’intérieur d’une gousse pendante caractéristique des Bignoniacées.

Le semis est facile et il donne une variabilité de plantes toute à fait étonnante, tant par le port, que par le feuillage (parfois large parfois très fin), ou la couleur et l’intensité de la fleur.

C’est donc une plante qui se satisfait de tous types de sols drainants, amatrice de plein soleil, et plutôt soiffarde, même si elle résiste parfaitement à la sécheresse, une fois établie. La croissance a été longue les premières années, mais la plante est devenue par la suite très vigoureuse.

Oui alors je sais vous vous posez tous la question : ‘Mais est-ce que c’est rustique ?’ : Eh bien oui ! Notre Chilopsis a enduré des froids vifs (-12/-15°) et prolongés, sans aucune incidence. Dès les premières gelées le feuillage, encore vert souvent, se crispe, brunit et tombe rapidement pour laisser apparaitre une ramure sans intérêt que l’on oublie jusqu’au printemps suivant. A planter donc, même dans les petits jardins, au cœur du lieu de vie estival. Si vous n’adoptez pas ce saule du désert je ne peux plus rien faire pour vous…

Juin 2013 - Connaissez-vous le goyavier du Brésil ?

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  • Le Ven 28 juin 2013

Juin 2013 - Feijoa sellowiana, le goyavier du brésil.

C’est officiel, il s’agit du printemps le plus pourri de ces vingt dernières années :

Remarquable par la fraicheur, par les précipitations, et par le manque d’ensoleillement. Alors que les cactus gorgés d’eau éclatent comme des melons dans notre jardin plusieurs fois inondé, j’ai décidé de vous parler d’une plante qui semble avoir apprécié ce début de saison pour le moins arrosé, et qui pourtant ne bronchera pas à accuser une petite sécheresse estivale. Feijoa sellowiana (vue ensemble)

Je vous présente mesdames et messieurs le feijoa sellowiana (synonyme Acca sellowiana). C’est un petit arbuste fruitier de la famille des myrtacées, comme les callistemon ou les eucalyptus. Originaire d’Amérique du sud (principalement Brésil, Uruguay, et Paraguay) et pourtant pas si frileux puisqu’il tolèrera sans incidence des -10/-12°. A Exotica Tolosa les températures sont descendues bien en dessous de cette limite en février 2012, et notre goyavier a survécu au prix d’une défoliation presque totale, mais sans qu’aucune branche n’ait gelé toutefois ! Un bon candidat pour les jardiniers gourmands en zone 8 donc… 

Le feuillage vert olive sur le dessus, blanchâtre sur le revers est duveteux au stade juvénile.

L’écorce grisâtre desquame sur les troncs et branches âgées pour  laisser apparaitre un bois cannelle plus ou moins rougeâtre qui peut être de toute beauté.

feijoa-sellowiana-detail fleurLa floraison intervient en juin dans notre région. Ornementales sans être vraiment spectaculaires de loin, les fleurs sont à couper le souffle lorsque l’on s’approche (voir photo).  Pétales blanc nacré dessous devenant rougeoyant dessus d’où jaillissent des étamines rouge vif dorées sur la pointe. Saviez-vous que les pétales étaient comestibles ? Eh bien oui on peut en parsemer les salades de début d’été pour leur apporter une touche exotique (saveur acidulée fruitée).

Les fruits qui succèdent (riches en vitamines B et C) sont ovoïdes à ronds selon les variétés. Nous les récoltons en octobre /novembre dans le sud de la France. J’ai rencontré beaucoup de jardiniers ‘de la ville’ qui ne les récoltent pas, pourquoi ?

De la taille d’un petit kiwi, on les déguste frais comme ce dernier. La pulpe à l’intérieur est fruitée et granuleuse, acide avant maturité, puis sucrée au goût surprenant entre la fraise et l’ananas. Comme le kiwi le dépassement de maturité donne un arrière-goût désagréable (synthétique, médicamenteux). Attention rien n’indique visuellement quand récolter. Il faut, lorsqu’ils ont déjà une bonne taille tâter les fruits et se faire une idée à la fermeté de la chair. Ils sont bon aussi lorsque l’arbuste s’en déleste, et qu’ils tombent au sol. Les ramasser immédiatement et les stocker dans le bac à légumes du réfrigérateur pour les conserver quelques jours ou à température ambiante s’ils sont tombés avant complète maturité (coup de vent, coup de froid,…).

 La plupart des plants sur le marché sont maintenant auto-fertiles, bien que les variétés plus anciennes ne soient pas complètement autostériles. En tout cas, pour toutes les variétés la fructification est grandement accrue par pollinisation croisée (plantez plusieurs pieds dans votre jardin).

Les variétés les plus fréquentes sont ‘triumph’, ‘unique’, (autostériles), ‘coolidge’, ‘mammoth’, (auto fertiles). Un cultivar à feuillage panaché existerait, je ne l’ai jamais vu en culture. Idem pour un cultivar qui bénéficierai d’une rusticité supérieure (pour la zone 7), nommé ‘ NCSU hardy’.Feijoa sellowiana (feuillage)

Multiplication végétative pour ces cultivars (Préférez le marcottage au bouturage quasi voué à l’échec), et par semis (facile) si l’on ne recherche pas de qualités fruitières particulières. 

Si l’on cherche la fructification, on notera que le feijoa fructifie sur les rameaux de l’année, et on aura donc tout intérêt à tailler les branches qui ne portent pas de fruits au début de l’été, les autres immédiatement après la récolte pour que de nouvelles ramifications se forment avant l’hiver. 

Cet arbuste réputé de croissance lente pourra parait-il atteindre 5 à 6 mètres de haut, mais plus souvent 3 à 4 mètres dans de bonnes conditions de culture. Il me semble que ce qui lui convient c’est le plein soleil, dans une zone à l’écart des vents froids dominants en hiver (c’est ce qui le défolie plus que le niveau de froid), en tout sol  suffisamment riche et drainant.

Bonne culture. 

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