arbuste

Décembre 2013 - Mauvaise nouvelle : l'hiver c'est l'hiver !

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  • Le Dim 22 déc 2013

MAUVAISE NOUVELLE : L’HIVER C’EST L’HIVER

De l’hiver certains fous diront que c’est la plus belle saison de l’année. Ca n’est pas mon avis. La saison froide n’a d’intérêt à mes yeux que pour les sports d’hiver. Sous les frimas le jardin est moribond et je n’y mets d’ailleurs plus les pieds que contraint et forcé ! Quelques illuminés me demandent encore si je fais des visites ! Il fait nuit au milieu de l’après-midi, t’as pas remarqué ?? 

Alors avant de fourrer la dinde, revient immanquablement l’éternelle question du comptoir du coin : l’hiver sera-t-il rigoureux ?  Ce à quoi répondent les experts ou prétendus tels, avec un aplomb déconcertant, tout et n’importe quoi : « Les modèles météo nous permettent de prédire que ce sera probablement (et le ‘probablement’ revêt toute son importance) l’hiver le plus froid de ces ‘x’ dernières années », ou bien encore « cette année les rouges-gorges ne viennent pas sur la boule de graisse, l’hiver sera doux ». Moi-même je me suis surpris à dire : « Quand la masse d’air est exceptionnellement froide en Amérique du Nord, l’hiver est généralement doux en Europe, et vice-versa ». Bref, rassurez-vous personne n’en sait rien !

En théorie il y a plein de choses à faire en hiver : Ramassage des feuilles, taille des caducs, et que sais-je encore. Rien de toutes ces gesticulations jardinières à Exotica Tolosa car le jardin est composé pour son immense majorité de persistants !

Cette année j’ai décidé quand même de protéger quelques plantes, non pour déroger à ma règle de ‘l’élevage à la dure’, mais pour vérifier certaines choses :

J’ai ‘entuyauté’ le pseudo stipe principal du musa sikkimensis ‘manipur’ pour comparer en fin d’hiver entre la partie protégée, et les deux rejets à l’extérieur de la protection. La vidéo de la technique de protection mise en œuvre est visible ICI .  Bon d’accord le côté esthétique est discutable, ne retenons que le côté scientifique.

J’ai rassemblé les palmes du petit brahea aculeata pour voir si cela peut suffire pour conserver la lance, qui est perdu à chaque hiver quelle qu’en soit la dureté. Idem pour un tout jeune phoenix porphyrocarpa que j'ai emmitouflé dans un tissé. 

J’ai enfin emmailloté certains agrumes pour pouvoir constater ou infirmer que cela avance bien la floraison printanière, et permet de fait une mise à fruit plus hâtive, avant que les premières vraies gelées ne viennent abimer ou décimer prématurément la récolte de l’année. Car posséder des citrus résistants au froid c’est bien. Profiter de leurs fruits c’est encore mieux !

Chez vous en tout cas, chères lectrices et chers lecteurs, rien ne vous empêche de protéger vos plantes exotiques si elles sont un peu limite pour votre zone climatique, par des gestes simples :

Rassembler et attacher les feuilles des palmiers (dites les palmes, vous passerez pour des pros !), nolines, ou cordylines en premier lieu. Gardez à portée de mains quelques rouleaux de voile d’hivernage ou cas ou une vraie vague de froid serait annoncée. De grâce évitez d’utiliser des protections non respirantes (type plastique à bulles), surtout si la protection reste fermée plusieurs mois. Cela favorise la condensation à l’intérieur et la formation de glace par gel sévère, suivi parfois de développement de maladies cryptogamiques du fait de l’alternance de gel et dégel en milieu humide clos.

Si vous avez des yuccas, des agaves, ou des opuntias qui ont tendance à tacher sous l’effet conjugué de l’humidité et du froid, vous pouvez pulvériser en préventif une bouillie fongicide (souffre, cuivre,..) sur les feuillages.

Pour les vivaces, il peut être de bon ton de pailler le pied des plus fragiles. Cela retarde et atténue le gel du sol, surtout dans les couches plus profondes.

Je vous donne rendez-vous l’année prochaine amis jardiniers, non sans vous avoir souhaité au préalable de mémorables fêtes de fin d’année ! Pour ma part, je vais de ce pas déguster avec délectation ma confiture de yuzu au pied du sapin.  

Novembre 2013 - Fatsia Japonica, ou l'histoire d'une fugue vers le jardin.

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  • Le Ven 15 nov 2013

Fatsia Japonica, ou l'histoire d'une fugue vers le jardin. 

 

exotica-tolosa-fatsia-japonicaRares sont les plantes d’intérieur qui peuvent se targuer de passer à l’extérieur de la maison sans fâcheuses conséquences hivernales. Fatsia japonica fait partie de ces exceptions. Il appartient au genre fatsia qui ne compte que deux autres espèces, le fatsia oligocarpella et le fatsia polycarpa. Longtemps appelé Aralia (famille des Araliacées) le fatsia est un arbuste persistant au look tropical.

 Il est appelé  fatsi au Japon ce qui signifie huit en Japonais ancien (référence au nombre de lobes). Vous l’aurez deviné, il provient de l’empire du soleil levant comme le musa basjoo ou le cyca revoluta dont je vous parlerai dans de prochains buzz. Ce fatsia peut atteindre 2/3m, voire un peu plus. Ses tiges robustes et souvent peu ramifiées portent de larges feuilles brillantes au look très exotique. Il fleurit en automne en érigeant de grandes grappes globulaires de fleurs blanches, qui sont très mellifères et suivies de baies noires. N’y goutez pas, elles sont (parait-t-il) toxiques. Les oiseaux eux s’en nourrissent pourtant et disséminent parfois çà et là les graines qui peuvent se ressemer spontanément sans donner cependant à cette plante un caractère envahissant.fatsia-japonica-annelise

Le fatsia est une plante inratable même pour le jardinier novice. Ce qui ne doit pas pour autant en désintéresser les jardiniers plus avertis ! Les uns et les autres pourront sublimer le fatsia en lui apportant un support cultural idéal :

Dans le midi on préférera une exposition plutôt ombragée ou mi- ombragée, car le soleil de l’après-midi peut brûler partiellement son feuillage. J’en ai fait l’expérience en 2003. Il apprécie comme beaucoup de plantes les sols plutôt drainants voir légers, mais riches en matière organique, et par-dessus tout, des arrosages occasionnels en période chaude, car le fatsia supporte assez mal les sécheresses prolongées. C’est une plante qui se plaît à ravir dans les patios et autres cours intérieures.

fatshedera-x-lizei-annemiekeComme son look ne l’indique pas, cette plante est redoutablement résistante au froid, et l’on peut raisonnablement la planter dans tous les jardins de zone 8. Elle est prétendue réputée avoir résisté à -20° ! Ici à Exotica Tolosa  elle connait la neige tous les hivers depuis quelques années. Elle a enduré des pointes comprises entre -12 et -15° en février 2012 et son feuillage est devenu flasque et retombant mais il s’est redressé dès que les températures sont devenues à nouveau positives.fatsia-spider-web

Si votre plante commence à se dégarnir avec l’âge, pas de panique, n’hésitez pas à la rabattre à n’importe quelle hauteur, elle fera rapidement de nouvelles ramifications juste sous la coupe.  En renouvelant cette opération tous les deux ou trois ans, on obtient une plante trapue et bien ramifiée, différente de son port naturel.

Il existe quelques cultivars tous dignes d’intérêt :

‘Moseri’ arbore un port plus compact et un feuillage encore plus ample que le type et fortement lobé.  


Les formes panachées sont nombreuses et particulièrement décoratives :

‘variegata’ est la plus communément rencontrées avec des panachures crèmes irrégulières. ‘Annelise’ aux panachures parfois cubiques jaunâtres. ‘Spider web’ que j’ai au jardin et qui présente un feuillage spectaculaire éclaboussé de blanc pur, qui s’atténue sur les feuilles plus anciennes. Et enfin les beaucoup plus rares  ‘Murakumo nishiki’, ‘aureo variegata’, ‘golden handshake’, ‘snowflake’ ou ‘Tsumugi shibori’ que je n’ai personnellement jamais croisé autrement que sur le net.

Il existe aussi un hybride avec le lierre commun (Hedera hibernica) nommé × Fatshedera lizei, plante adaptée aux jardinets et aux patios du fait de sa petite stature.

C’est vraiment une valeur sûre que l’on peut facilement introduire dans nos jardins, sous la canopée de grands arbustes, aux pieds de bananiers ou des cannas géants. Il fera son petit effet sur le visiteur, même s’il est distrait je vous le garantis.

 

Crédit photos :  

 

 Fatsia japonica 'Annelise', Anthony                                                                           

 Fatshedera X Lizei 'Annemieke', Frédéric Julien 

 

 

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